jeudi 8 janvier 2015

Honte aux intégristes violents


Les mots manquent pour exprimer notre indignation face à ce barbarisme de quelques djihadistes dans les locaux de Charlie Hebdo ce mercredi noir.
Il est vrai que d’un côté, l’humour caustique de ce journal bien français a suscité plus d’une réaction. Peu de politiques en vue, peu de religions ou de religieux ont échappé aux croquis mordants de ces génies du dessin. J’ai même eu, j’oserai dire, l’honneur d’avoir figuré dans ce palmarès le 13 mai 2009  sous le crayon du regretté Philippe Honoré et sous la plume d’Antonio Fischetti, chroniqueur scientifique et ami d’enfance (l’un des rares à avoir échappé au massacre).
Leur numéro « Charia Hebdo » de novembre 2011 n’a pas été spécialement apprécié des musulmans. Dessiner le prophète sodomisé a été l’un des blasphèmes impardonnables pour bon nombre d’islamistes radicaux.
Malgré cela, la violence guerrière et fanatique des deux djihadistes est injustifiable surtout dans un pays de « droit » comme le nôtre. Nous nous associons de tout cœur à la peine des familles, des collègues et amis bouleversés par ce drame.

Et la Bible ?

C’est avec prudence que, dans ce contexte, nous mentionnons ce livre. Pourtant nous pensons qu’elle condamne fermement ces attitudes de violences barbares.
Comprise à la lumière du Nouveau Testament, la Bible est une puissante invitation à aimer son prochain. Jésus n’a absolument rien d’un chef de guerre. Il a dit : « Tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée » (Mt 26.52). Comme aucun homme au monde, il appelle « à bénir ceux qui nous persécutent, à aimer nos ennemis » (Mt 5.44). C’est probablement pour cette raison que les chrétiens dans le monde sont souvent les premières victimes des persécutions comme en Syrie, en Irak, au Nigeria... Le dernier rapport de l’ONG Portes Ouvertes sur les indices de persécutions dans le monde le confirme.
La Bible nous invite à la compassion dans l’épreuve. Jésus nous en donne l’exemple lorsqu’il rencontre Marthe et Marie endeuillées. Il pleura avec elles (Jn 11.35).
Elle nous invite aussi à l’indignation face au mal, face à la barbarie. Jésus décrit le roi Hérode comme un renard et les chefs religieux hypocrites comme des « sépulcres blanchis » (Lc 13.32 ; Mt 23).
Enfin elle nous invite à l’espérance dans ce monde meurtri par les guerres et la violence. Le prophète Esaïe annonce l’heure où les hommes « briseront leurs épées pour en faire des socs et leurs lances pour en faire des serpes ; on ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on n’apprendra plus à faire la guerre » (Es 2.4). Cette grande victoire coûtera la vie du serviteur du Seigneur : « Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris » (53.5). Ces temps messianiques s’accomplissent en deux phases. D’abord par la venue du prince de paix qui acceptent, par son châtiment et sa mort sacrificielle, de payer la malédiction qu’encourent nos propres fautes : il nous accorde ainsi la véritable paix intérieure d’une réconciliation avec Dieu. Puis, lors de son retour glorieux, les prophéties prennent leur pleine mesure : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu » (Ap 21.4).
Non aux intégrismes violents, oui au respect du prochain, oui à la véritable paix en Jésus-Christ !

Reynald Kozycki

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