
Les mots manquent pour exprimer notre indignation face à ce barbarisme de quelques djihadistes dans les locaux de Charlie Hebdo ce mercredi noir.
Il est vrai que d’un côté, l’humour caustique de ce journal
bien français a suscité plus d’une réaction. Peu de politiques en vue, peu de
religions ou de religieux ont échappé aux croquis mordants de ces génies du dessin.
J’ai même eu, j’oserai dire, l’honneur d’avoir figuré dans ce palmarès le 13 mai
2009 sous le crayon du regretté Philippe Honoré et sous la
plume d’Antonio Fischetti, chroniqueur scientifique et ami d’enfance (l’un des
rares à avoir échappé au massacre).
Leur numéro « Charia Hebdo » de novembre 2011 n’a
pas été spécialement apprécié des musulmans. Dessiner le prophète sodomisé a
été l’un des blasphèmes impardonnables pour bon nombre d’islamistes radicaux.
Malgré cela, la violence guerrière et fanatique des deux
djihadistes est injustifiable surtout dans un pays de « droit » comme
le nôtre. Nous nous associons de tout cœur à la peine des familles, des
collègues et amis bouleversés par ce drame.
Et la Bible ?
C’est avec prudence que, dans ce contexte, nous mentionnons
ce livre. Pourtant nous pensons qu’elle condamne fermement ces attitudes de
violences barbares.
Comprise à la lumière du Nouveau Testament, la Bible est une
puissante invitation à aimer son prochain. Jésus n’a absolument rien d’un chef
de guerre. Il a dit : « Tous ceux qui prendront l’épée périront
par l’épée » (Mt 26.52). Comme aucun homme au monde, il appelle
« à bénir ceux qui nous persécutent, à aimer nos ennemis » (Mt
5.44). C’est probablement pour cette raison que les chrétiens dans le monde
sont souvent les premières victimes des persécutions comme en Syrie, en Irak,
au Nigeria... Le dernier rapport de l’ONG Portes Ouvertes
sur les indices de persécutions dans le monde le confirme.
La Bible nous invite à la compassion dans l’épreuve. Jésus
nous en donne l’exemple lorsqu’il rencontre Marthe et Marie endeuillées. Il
pleura avec elles (Jn 11.35).
Elle nous invite aussi à l’indignation face au mal, face à
la barbarie. Jésus décrit le roi Hérode comme un renard et les chefs religieux
hypocrites comme des « sépulcres blanchis » (Lc 13.32 ; Mt 23).
Enfin elle nous invite à l’espérance dans ce monde meurtri
par les guerres et la violence. Le prophète Esaïe annonce l’heure où les hommes
« briseront leurs épées pour en faire des socs et leurs lances pour en faire
des serpes ; on ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on n’apprendra
plus à faire la guerre » (Es 2.4). Cette grande victoire coûtera la
vie du serviteur du Seigneur : « Mais il était blessé pour nos
péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix est
tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris »
(53.5). Ces temps messianiques s’accomplissent en deux phases. D’abord par la
venue du prince de paix qui acceptent, par son châtiment et sa mort
sacrificielle, de payer la malédiction qu’encourent nos propres fautes :
il nous accorde ainsi la véritable paix intérieure d’une réconciliation avec
Dieu. Puis, lors de son retour glorieux, les prophéties prennent leur pleine
mesure : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera
plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières
choses ont disparu » (Ap 21.4).
Non aux intégrismes violents, oui au respect du prochain,
oui à la véritable paix en Jésus-Christ !
Reynald Kozycki
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