vendredi 5 février 2016

La vie, une vapeur

L’un des premiers exercices que je donnais à un cours d’initiation à la programmation informatique consistait à entrer la date de naissance de la personne, puis à faire sortir, par quelques instructions, le nombre de jours, d’heures et de secondes qu’il reste à vivre, selon l’espérance moyenne. Les réactions étaient surprenantes et rappelaient souvent la brièveté de notre vie. La Bible le fait aussi à sa façon, tout en appelant à vivre pleinement l'instant présent.

L'apôtre Jacques écrit : “A vous maintenant, qui dites: Aujourd'hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous trafiquerons, et nous gagnerons ! Vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain ! car, qu'est-ce que votre vie ? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît. Vous devriez dire, au contraire : Si Dieu le veut, nous vivrons, et nous ferons ceci ou cela”. (Jac 4:13-15). Ou encore dans le Psaume 90, nous lisons : “Tu fais rentrer les hommes dans la poussière, et tu dis: Fils de l'homme, retournez! Car mille ans sont, à tes yeux, comme le jour d'hier, quand il n'est plus, et comme une veille de la nuit. Tu les emportes, semblable à un songe, qui, le matin, passe comme l'herbe, elle fleurit le matin, et elle passe, on la coupe le soir, et elle sèche.”

En même temps, la Bible insiste sur la richesse du temps présent. Jésus, à plusieurs reprises, annonce que maintenant l'heure est venue pour l'irruption d'une ère nouvelle (Mat 4:17 ; Jean 4:23 ; 5:25). Ce maintenant se poursuit chaque jour : “Aujourd'hui si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas votre cœur” (Ps 95 ; Héb 3-4) ; “Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut.” (2 Cor 6). Dans ce maintenant, l’Ecriture nous invite à ne pas laisser échapper le temps, mais à saisir la Vie véritable que le Christ nous offre, non pas seulement demain, mais aujourd'hui.

Étrange paradoxe de notre vie si brève et pourtant de l’instant si riche ! Connaître cette brièveté et penser à notre dernière minute, c'est aussi apprécier davantage cet instant présent où le Christ nous offre la “vie en abondance” (Jean 10:10).


Reprise d'une méditation que j'avais écrite en 2002 pour un agenda "Espoir pour Essonne". Mon "espérance moyenne", selon des critères humains, ayant drastiquement baissé, ces réflexions prennent une force particulière, comme la plupart des affirmations bibliques. Une autre "espérance", celle-ci, vivante, héritage exempt de corruption, de souillure, de flétrissure (selon 1 Pi 1.3-4, JER) se dévoile plus clairement à mon regard, sans cacher la richesse du jour et de l'instant présent.