jeudi 24 juillet 2014

La paix à Jérusalem ?

Photo prise par l'auteur le 12 juillet 2014

« Demandez la paix de Jérusalem. Que ceux qui t’aiment jouissent du repos ! Que la paix soit dans tes murs, Et la tranquillité dans tes palais ! » Ps 122.6-7

J’ai passé récemment 10 jours en Israël où j’ai accompagné un groupe de chrétiens (les 8-18 juillet). Cette prière du Ps 122 prend pour moi une autre dimension après avoir été témoin du climat tendu dans ce pays, même si nous n’avons pas vraiment été inquiétés à l’exception d’une alerte aux roquettes.

Le chrétien évangélique a souvent du mal à se positionner dans ce conflit israélo-palestinien qui fait régulièrement  la une des médias. Certains seraient tentés de rejoindre l’approche de mouvements israéliens extrémistes comme le Kach, affirmant que la nation d’Israël doit retrouver ses frontières bibliques et que les Arabes n’ont aucun droit sur cette terre (ce parti nationaliste religieux a été considéré pendant des années comme terroriste par plusieurs nations, suite, notamment au massacre d’Hébron en 1994). D’autres, au contraire, seraient tentés par l’approche du Hamas, encore plus radicale, reniant à Israël tout droit, voire toute existence au Proche-Orient (conformément à une lecture littérale possible des sourates post-hégires du Coran).

Sur ce débat de la place d’Israël, je rejoins, en grande partie, les positions de l’Alliance Evangélique mondiale et du comité de Lausanne, appelées aussi la déclaration de Willobank de 1989. Dans son préambule, elle affirme : « Soucieux de justice pour tous les hommes, nous plaidons résolument le droit du peuple juif à jouir d’une existence paisible, en Israël ou dans ces communautés dispersées dans le monde. Nous dénonçons toutes les persécutions perpétrées dans le passé contre les juifs par des hommes se disant chrétiens, et nous nous engageons personnellement à résister contre toute forme d’antisémitisme. Nous ne pouvons pas faire mieux, pour exprimer notre amour, qu’encourager le peuple juif, avec tous les autres peuples, à recevoir le don de la vie que Dieu fait par Jésus le Messie et, en conséquence, nous nous réjouissons vivement du nombre croissant de juifs chrétiens ». Dans son dernier article, cette déclaration affirme : « Nous apportons notre soutien au désir des juifs de disposer d’une patrie aux frontières sûres et de jouir d’une juste paix. Nous démentons que le lien établi par les Écritures entre le peuple juif et la terre d’Israël justifie des actes qui s’opposent à l’éthique biblique et qui oppressent des individus ou des communautés ». Voir le texte entier.

La situation est d’une énorme complexité. Toutes les tentatives de médiation n’ont jamais pu aboutir sérieusement. L’envoi incessant de roquettes sur Israël de la part du Hamas et les réactions de l’armée israélienne nous rappellent qu’il y a encore du chemin à parcourir. En parlant récemment à un Israélien, il me disait, un peu en plaisantant, mais aussi de manière prophétique, que la seule véritable solution sera apportée par la venue du Messie ! À la lecture de la révélation biblique, nous ne pouvons qu’approuver cette réponse. Dans l’enseignement de Jésus, les événements énigmatiques autour de Jérusalem sont à suivre de près : « Car il y aura une grande détresse dans le pays (d’Israël), et de la colère contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis… Alors on verra le Fils de l’homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire » (Luc 21.24-27). Sans s’aventurer dans des interprétations « farfelues » de ces textes, on peut déduire qu’un retour du peuple d’Israël dans son pays, notamment à Jérusalem, mettra fin aux « temps des nations », période présentée comme l’un des signes du retour du Messie.

Comment prier pour ce pays ? Nous avons besoin de l’Esprit-Saint dans notre intercession, parce que nous ne savons pas vraiment ce qu’il convient de demander dans nos prières (Ro 8.26). J’oserai trois directions :
  • À court terme, la paix de la nation, un peu dans le sens où Jérémie le demandait pour ceux qui étaient en exil à Babylone : « Recherchez le bien de la ville… et priez l’Eternel en sa faveur, parce que votre bonheur dépend du sien » (Jér 29.7). Ce principe peut s’appliquer à plus forte raison à Jérusalem dans le sens du Ps 122 cité en introduction.
  • Dans le court terme, prions aussi pour les Palestiniens de la bande de Gaza (ils sont, comme chaque être humain, « notre prochain » que nous devons aimer comme nous-mêmes). Ce peuple est une fois de plus victime de la pression du Hamas qui les utilise comme bouclier humain, victime aussi des attaques de l’armée israélienne.  
  • A plus long terme, prions pour l’accomplissement des prophéties comme celles de Zacharie : « Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont percé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique, Ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier-né » (12.8-10). L’apôtre Jean rapporte cette parole à Jésus qui a été « percé » à la croix (19 .37). Chaque fois qu’un pêcheur se repent (de quelque nation qu’il soit), il y a de la joie dans le ciel de ce que « les regards de cette personne se tournent vers le Seigneur ». Il y aussi une joie particulière lorsqu’une personne du peuple d’Israël anticipe cette grande promesse du prophète Zacharie en se tournant vers le Messie crucifié.


« Que la paix soit dans tes murs, Jérusalem, et la tranquillité dans tes palais ! » Ps 122.7. Aujourd’hui cela parait totalement utopique, mais les paroles de Dieu s’accomplissent toujours, et il entend nos prières.