N’est-ce pas la question fondamentale de l’existence ?
D’abord il faut s’entendre sur le mot « sens ».
Généralement on lui attribue deux significations quand on l’applique à
« la vie ». Premièrement celle d’une direction, comme dans « le
sens de la circulation ». Ensuite celle de « signification »,
pourquoi notre vie ? que signifie-t-elle ? si sens il y a.
Il faut reconnaître que les réponses varient énormément
d’un groupe culturel à l’autre, d’une époque à l’autre, même si des grands axes
peuvent être tracés. L’une des données essentielles qui nous manque est la
destinée de nos vies, ou, dit autrement : Qu’y a-t-il après notre
mort ? Sans résoudre cette énigme, il est impossible de comprendre la
direction de nos vies, ni sa signification. Nous partons au moins d'une
certitude : personne n'échappe à la mort.
Récemment, j’ai eu une image marquante. Je voyais notre
parcours terrestre semblable à celui d’un groupe d’enfants dans une cour
d’école maternelle. Ils étaient livrés à eux-mêmes pendant une longue
récréation. Les uns jouaient dans un bac à sable, d’autres sur un toboggan,
d’autres se cherchaient querelle. Ils comprenaient tous, plus ou moins, qu’ils
ne resteraient pas dans cette école, mais à un moment ou un autre, on viendrait
les chercher, un par un, sans les prévenir, pour passer par un tunnel sombre.
Aucun adulte ne leur avait expliqué ce qui se passait exactement. Plusieurs
enfants affirmaient qu’il n’y avait plus rien après ce passage, d’autres
insistaient de ne pas s’en préoccuper, l’important c’était de profiter du
présent. D’autres avaient toutes sortes d’idées, à qui se montraient le plus
convaincant. L'ignorance de ces enfants me rappelait l'incapacité de l'être
humain à connaitre la prochaine étape de son existence, c'est-à-dire, l'entrée
dans « l’au-delà ».
Il ne nous est pas donné d’avoir des certitudes absolues
sur ce grand passage. Nous pouvons avoir des intuitions, des suppositions, des
convictions forgées par notre éducation ou le hasard de nos rencontres.
Néanmoins, notre Occident, qui a envahi une grande partie du monde
contemporain, s’est construit autour d’une forte spiritualité héritée de la
Bible. Une partie grandissante s’en détourne en suivant les discours persuasifs
de quelques « enfants de la cour maternelle ». Par une pseudo Science
idolâtrée, ils affirment qu’il n’y aurait rien après ce passage, ou, avec des
discours spirituels caressant l’égo, ils donnent de fausses espérances sur
l’éternité. Je constate de plus en plus, que derrière cette idolâtrie, il
s’agit de celle de l’Homme au dépend de Dieu.
Avec ce manque de certitude absolue, il est impossible
d'avoir la clé pour saisir le sens de la vie. Nous sommes placés devant une
sorte de « pari pascalien » qui déterminera le sens de notre vie. Si
Dieu n’existe pas, alors il faudrait assumer les conséquences : la dignité
humaine n’est qu’un a priori. Le 20e siècle a montré par les deux régimes
politiques les plus anti-Dieu (communisme et nazisme) où va le sens de
l’histoire et de la vie dans la négation de Dieu. Si Dieu existe, et si, chose
beaucoup plus délicate, on prend au sérieux l’enseignement de Celui qui se
présente lui-même comme l’unique chemin qui mène au Père, alors notre vie prend
une autre orientation.
Pour ma part, j’ai fait le choix décisif de me tourner
vers le Christ qui affirme : « En vérité, en vérité, je vous le dis,
celui qui écoute ma parole et croit en celui qui m’a envoyé, a la vie
éternelle ; il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la
vie » (Jn 5.24) ou encore : « Je suis la résurrection et la
vie : celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et quiconque
vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jn 11.25-26)
Pour plus d’éléments je recommande la conférence du
professeur Henri Blocher sur le sujet, éventuellement celle que j’ai donnée à
Guingamp en 2013.