
Nouvelles dérives éthiques
par Reynald Kozycki
Nous constatons, ou plutôt nous déplorons, une accélération
de la perte des repères moraux. En 2013, l’un des fondements de la société, à
savoir le mariage, a été atteint par la loi sur le « mariage pour tous ».
Depuis le 21 janvier 2014, l’assemblée nationale a réécrit
l’article L 2212-1 du Code de la Santé Publique traitant de l’avortement. Le
texte initial est formulé ainsi : « La
femme enceinte que son état place dans une situation de détresse peut demander
à un médecin l'interruption de sa grossesse. Cette interruption ne peut être
pratiquée qu'avant la fin de la douzième semaine de grossesse ». Désormais,
on ne parle plus de détresse, mais du
« droit des femmes de choisir ou non de
poursuivre une grossesse ».
Surprenant que ce désir d’occulter la détresse liée à
chaque avortement ! Plus grave encore : on banalise cet acte de mise
à mort du « fœtus ». Chaque année, plus de 200.000 avortements ont
lieu. Cette nouvelle formulation de la loi devrait amplifier davantage le
phénomène. Et si chacun de ces fœtus était pleinement un être humain comme le
croient de nombreux chrétiens respectueux de la révélation biblique ? Quelle
hécatombe !
En ce moment, les débats ont lieu sur le suicide assisté ou
l’euthanasie. François Hollande parlait le 14 janvier de « l’assistance
médicalisée pour terminer sa vie en dignité ». Dix-huit citoyens chargés
par le Comité Consultatif National
d’Ethique ont réfléchi à cette question fin décembre. On devine la pente vers
laquelle glisse notre gouvernement sur ce débat. Pourtant la Loi Leonetti
répond bien à ces questions de fin de vie. Nous saluons l’article de Comité Protestant
Evangélique d’Ethique, et la prise de position du
CNEF à propos de la fin de vie. Même la FPF et la revue Réforme ont vu le
danger de revenir sur la loi Leonetti.
Nous déplorons cet acharnement à saper les fondements de
l’éthique de la vie dans notre société.
Le prophète Esaïe préconisait un retour à la parole de
Dieu : « A la loi et au
témoignage! Si l’on ne parle pas ainsi, il n’y aura point d’aurore pour le
peuple » (8.20). Sans vouloir imposer la Bible à notre société, nous
pensons qu’elle est un repère inestimable pour les questions de respect du
prochain et de la vie. Bien sûr, elle va beaucoup plus loin en appelant à la
réconciliation avec Dieu, rendue possible par la mort du Christ pour éteindre
notre condamnation. Elle pose même cet éloignement de Dieu comme la cause
profonde de tous les maux de la société. Mais cela est une autre histoire…
Reynald Kozycki
Président du Réseau FEF (édito du site du RFEF)