vendredi 3 juin 2016

L’unique Évangile (version 2)



Je médite ces dernières semaines sur l’Épître aux Galates en cherchant à m’en imprégner et à la mémoriser. Je lis quelques commentaires aussi.
Comme plusieurs des lettres clés de l’apôtre Paul, elle aborde cet unique Évangile qui nous présente la grâce de Dieu délivrant l’être humain du « péché ». Jésus-Christ est Celui qui s’est donné lui-même pour nos péchés afin de nous arracher du « présent âge mauvais » (1.4). Cette Bonne Nouvelle a été malheureusement altérée chez ces chrétiens de Galatie par de faux prophètes ou docteurs.

Paul prend un ton très solennel pour mettre en garde ceux qui osent toucher au cœur de cette Bonne Nouvelle : « Eh bien, si quelqu’un - même nous, même un ange du ciel - vous annonçait un message différent de celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit maudit ! Je l’ai déjà dit et je le répète maintenant : si quelqu’un vous prêche un autre message que celui que vous avez reçu, qu’il soit maudit ! » (1.8-9).

Il faut prendre le temps de lire et méditer la portée de cet Evangile. Je donne quelques facettes simplement :
  • Il nous déclare juste aux yeux de Dieu sans les œuvres de la loi, mais uniquement par la foi en Christ (2.16) ;
  • Il nous unit au Christ pour obtenir cette justification (2.17) ;
  • Il nous délivre du régime de la loi en nous plaçant sous le régime de la grâce (2.19 ; 3.23-25 ; 5.1-5) ;
  • Il nous rend participant de la mort et de la résurrection par la vie de l’Esprit en nous (2.20-21 ; 3.14 ; 4.6-7) ;
  • Il nous adopte pleinement comme fils (3.26) et nous délivre de l'esclavage (4.1-4) ;
  • Il nous arrache aux puissances spirituelles démoniaques, appelées par Paul, rudiments du monde (4.3, 8-9) ;
  • Il nous arrache aux puissances de « l’égocentrisme et du moi », ce que Paul appelle la chair (2.20 ; 5.16-25) ;
  • Il nous donne de porter le fruit de l’Esprit (5.22)...
Les notes de la traduction œcuménique de la Bible (édition intégrale de 1973), plutôt sceptique en matière d’inspiration divine, écrivent dans l’introduction : « L’Épître aux Galates interpelle les chrétiens de tous les temps ; elle interpelle aussi l'Église. Le chrétien est-il le vrai croyant, un homme que sa foi libère de toute peur ? L'Église n’est-elle pas encore dans la situation historique des Galates ? Certes, il n’y a plus de judaïsants, et les chrétiens n’ont plus peur de partager la vie et la table des païens. Mais les institutions de l'Église n’enferment-elles pas trop souvent les chrétiens dans des frontières où ils sont sûrs de leur salut, où ils sont fiers de pratiquer la loi du Christ, réduite à un moyen d’être en règle avec Dieu ? L'Église qui a commencé à la Pentecôte par l’Esprit ne peut pas prétendre trouver sa perfection grâce à des œuvres et à des structures « charnelles » ; autrement, elle asservirait les hommes, au lieu d’être l’éducatrice de leur foi et de leur liberté de fils de Dieu.
L'Eglise est donc invitée à se demander si ses institutions ont pour but la formation d'une communauté dont l'unité s'enracine dans l'unique Évangile 
».
Que Dieu nous donne la grâce de saisir cette Bonne Nouvelle.